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Meeting du Mouvement National Congolais, après son retour de la conférence d’Accra - Patrice Lumumba (Léopoldville 28 décembre 1958 (JV Lierde 1963 : 13-21)

Meeting du Mouvement National Congolais, après son retour de la conférence d’Accra


Patrice Lumumba
(Léopoldville 28 décembre 1958 (JV Lierde 1963 : 13-21)

« Je vous remercie au nom du gouvernement national congolais d’être venus nombreux au premier meeting que nous tenons depuis la constitution de notre mouvement.
Cette assistance nombreuse est un signe certain de l’espoir que vous mettez au Mouvement national Congolais et aux buts qu’il compte poursuivre avec persévérance et ténacité.
Aussi, nous efforcerons-nous, à partir d’aujourd’hui et tout au long de notre action, de ne pas décevoir les patriotes qui nous font confiance par leur appui et leur soutien.
La conférence d’aujourd’hui se divisera en deux parties : dans la première partie, nous donnerons le compte rendu fidèle et authentique des travaux de la conférence du Rassemblement des Peules Africains auxquels nous venons de prendre part ; dans la deuxième partie, nous vous exposerons le programme d’action de notre mouvement. Ce programme, nous voulons le réaliser avec la collaboration active de tous les congolais : hommes, femmes et enfants.
C’est lors de la première célébration de l’anniversaire de l’indépendance du Ghana, à la suite des échanges de vue des leaders africains rassemblés à Accra à cette occasion solennelle, que naquit l’idée d’une conférence de tous les peuples africains. Cette idée s’est confirmée à la conférence des États Africains indépendants, conférence qui s’est tenue à Accra au mois d’avril 1958 et s’est concrétisée par la création d’une commission préparatoire.
Cette commission s’est immédiatement mise à la tâche et grâce à elle, la première conférence du Rassemblement des peuples africains vient de se tenir à Accra du 5 au 13 décembre.
Cette conférence historique a regroupé les représentants des organismes politiques, nationalistes, syndicats, etc. [...] de tous les territoires africains dépendants et indépendants. La quantité et la qualité de ses participants venus de tous les coins du monde, font de la Conférence d’Accra une conférence populaire et représentative.
Par suite de cette représentativité et de l’identité de vues rencontrées, la conférence a formulé et proclamé la philosophie du Panafricanisme. Elle a indiqué dans le même ordre d’idées, les voies de la révolution pacifique africaine. Elle s’est fixée comme but de formuler des projets concrets, de définir les tactiques et la stratégie de cette révolution par rapport :

1. Au colonialisme et à l’impérialisme, 

2. Au racisme et aux lois et pratiques discriminatoires, 

3. Au tribalisme et au séparatisme religieux, 

4. A la position de la chefferie 

     a. Sous le régime colonial

     b. Dans une société démocratique libre 
D’une manière générale, la conférence a dénoncé, pour la combattre avec efficience, la vieille arme qu’utilisent les tenant du colonialisme pour imposer la domination : « diviser pour régner », cette tactique qui, devant la prise de conscience des masses africaines, s’adapte, prend des détours subtils pour frapper plus que jamais, briser la volonté d’unité et de délibération des peuples autochtones, imposer la dépendance économique qui est le fondement de l’impérialisme international.
Vu l’importance des questions traitées, cinq commissions furent créées au sein de la conférence en vue d’approfondir les problèmes soulevés et de présenter au Congrès des conclusions pratiques et réalistes.
Les attributions de ces commissions sont les suivantes :

Commission n°1
La question du colonialisme et de l’impérialisme en Afrique. Les torts qu’ils ont causés et comment les connaître.
Commission n°2
 La question du racisme et les lois et pratiques discriminatoires 
 L’attribution des terres aux Africains 
 L’adoption du suffrage universel dans tous les territoires africains sans discrimination aucune basée sur la race, la tribu, la croyance, l’instruction ou la fortune
 La mise en application de la déclaration universelle des droits de l’homme dans tous les pays.
Commission n°3
 La question du tribalisme et du séparatisme religieux, qui constituent aussi les ferments de division sur lesquels s’appuient avantageusement les colonialistes pour mieux asseoir leur domination.
La situation des institutions traditionnelles sous la domination coloniale et dans la société démocratique libre.
Commission n°4
La question de l’ajustement des frontières africaines 
 La fusion ou confédération des groupements d’États régionaux dans une communauté d’États-Unis d’Afrique.
Commission n°5
Cette commission fut chargée de l’établissement d’une organisation permanente, embryon des futurs États-Unis d’Afrique.
Les cinq commissions siégeaient séparément et chacune d’elles présenta ses recommandations à l’assemblée générale. Les résolutions définitives de la conférence furent discutées et prises au cours d’une session plénière.
Pour veiller à la réalisation de ces résolutions et à la continuité du travail entrepris ; un secrétariat permanent fut crée. Celui-ci aura son siège à Accra.
La conférence procéda également à la nomination des membres du comité directeur, qui sont au nombre de quinze.
Ces membres assument des responsabilités très grandes car ils veillent sur les destinées de toute l’Afrique.
La mission du comité directeur ainsi que les buts et objectifs de la conférence sont les suivantes :
. Promouvoir l’entente et l’unité entre les peuples d’Afrique, 
. Accélérer la libération de l’Afrique de l’impérialisme et du colonialisme,
. Mobiliser l’opinion mondiale à l’appui de la libération de l’Afrique. Préconiser    des moyens et méthodes concrets pour réaliser ces objectifs, 
 Développer l’esprit de communauté parmi les peuples d’Afrique en vue de favoriser la naissance des États-Unis d’Afrique. 
Voilà exposés dans leurs grandes lignes, les buts et les résolutions de la conférence Panafricaine d’Accra.
En conclusion, la conférence demande l’indépendance immédiate de toute l’Afrique et proclame qu’aucun pays en Afrique ne peut rester sous la domination étrangère au-delà de 1960.
La conférence du Rassemblement Africain d’Accra marque une étape décisive vers la pleine affirmation de la personnalité africaine, vers l’unité totale de tous les peuples frères de notre continent.
C’est pourquoi notre mouvement s’opposera toujours, de toutes ses forces, à la balkanisation du territoire national sous quelque prétexte que ce soit.
Mesdames et Messieurs, toutes les forces du pays doivent se mobiliser en vue de hâter la réalisation des objectifs que nous venons de définir pour le bien-être de tous.
Nous adressons un vibrant appel à tous les patriotes congolais, à toutes les associations et groupements organisés de s’unir autour du Mouvement National Congolais, lequel s’adresse à tous les congolais, sans distinction de tribu, de sexe ou de religion.
L’objectif du MNC est d’unir et d’organiser les masses congolaises dans la lutte pour l’amélioration de leur sort, la liquidation du régime colonialiste et l’exploitation de l’homme par l’homme.
Nous invitons tous nos compatriotes de toutes conditions, et quelles que soient leurs tendances ou leurs divergences actuelles ou passées, à mettre en commun nos énergies et notre courage pour réaliser le regroupement nécessaire et indispensable sans lequel nous ne pourrons nous affirmer ni faire entendre notre voix, la voix du peuple congolais. Il est grand temps que le peuple congolais prouve au monde qu’il a conscience des réalités de l’autonomie cadeau que prépare et lui promet le gouvernement. Cette autonomie-là, nous n’en voulons pas.
Il est temps que les congolais des centres et de l’intérieur fassent connaître au monde qu’ils ne sont nullement divisés mais qu’ils sont unis pour une même et juste cause.
Il est temps que le peuple congolais sorte de son sommeil, qu’il rompe le silence et domine l’intimidation pour manifester pacifiquement mais résolument, que l’on doit compter avec lui.
Certaines personnes font croire aux congolais non avertis que l’accession du pays à l’indépendance provoquera la fuite des capitaux étrangers, des perturbations au pays, parce qu’il n’y a pas encore de techniciens noirs, etc.
Nous croyons pour notre part et nous nous basons ici sur l’expérience vécue par d’autres pays africains – pourtant moins développés que le nôtre au moment où ils prirent les rênes de leurs pays en mains – nous croyons donc que l’accession du Congo à l’indépendance stabilisera l’économie congolaise de même qu’elle constituera une garantie certaine pour les investissements étrangers.
En effet, le réinvestissement sur place de tous les bénéfices réalisées par les entreprises nationales, l’accélération du programme d’industrialisation, l’octroi par l’État congolais de nombreuses bourses d’études aux nationaux, la suppression du cautionnement actuel de 50.000 frs pour tout congolais désirant aller se perfectionner à l’étranger, l’octroi de nombreux prêts aux classes moyennes congolaises, l’organisation d’un enseignement obligatoire et gratuit à tous les degrés, le développement des paysannats et coopératives dans les milieux ruraux, la suppression radicale de toutes les discriminations légales, l’enthousiasme au travail provoqué par l’octroi de salaires décents et la jouissance des libertés humaines. Tout cela nous prouve Mesdames et Messieurs, que l’accession du Congo à l’indépendance apportera un plus grand bien-être aux habitants de ce pays, bien-être qu’ils ne peuvent trouver pleinement sous le régime actuel.
S’il existe, en ce moment, des Européens qui pensent pouvoir assurer la pérennité du régime de sujétion, nous ne pouvons que le regretter.
Si, au contraire, le sens et la légitimité de notre lutte sont compris par des hommes sincèrement décidés à nous épauler fraternellement et à contribuer à l’édification de notre pays par leur travail honnête et par l’apport de leur capital financier et technique, alors, les congolais le noteront avec intérêt et ils considéreront ces hommes comme amis véritables du pays.
Le rêve actuel de l’Afrique, de toute l’Afrique, - y compris le Congo - est de devenir un continent libre, indépendant au même titre que tous les autres continents du monde car le créateur a voulu que tous les hommes et tous les peuples soient libres et égaux.
Il nous reste, maintenant, Mesdames et Messieurs, à vous présenter le programme d’action de notre mouvement.
Le mouvement national Congolais d’inspiration typiquement africaine a pour but fondamental la libération du peuple congolais du régime colonialiste et son accession à l’indépendance.
Ce mouvement n’a aucune attache ni avec le gouvernement ni avec toute autre organisation politique d’organisation européenne comme certains détracteurs le font croire dans les coulisses.
Ce ne sont là que des manœuvres de noyautage qui sont la spécialité des détracteurs. Notre mot d’ordre est de bien faire et laisser dire. Nous combattons pour la vérité et la justice. Cette vérité triomphera, même si elle est piétinée aujourd’hui.
Nous fondons notre action sur la déclaration universelle des droits de l’homme - droits garantis à tous les citoyens de l’humanité par la charte des Nations-Unies, et estimons que le Congo en tant que société humaine, a le droit d’accéder au rang des peuples libres.
Nous voulons dire adieu à l’ancien régime, ce régime d’assujettissement qui prive les nationaux de la jouissance des droits politiques reconnus à toute personne humaine et à tout citoyen libre.
Nous voulons que notre pays, notre grand pays ait une autre physionomie, physionomie d’un peuple libre, heureux, dégagé de l’inquiétude, de la peur et de toute domination coloniale.
Dans une motion que nous avons adressée au Ministre du Congo à Bruxelles, nous avons insisté sur le fait que le Congo ne peut plus être considéré comme une colonie ni d’exploitation ni de peuplement et que son accession à l’indépendance était la condition sine qua non de la paix.
Dans notre action pour la conquête de l’indépendance du Congo, indépendance que nous voulons totale, nous n’avons cessé de proclamer que nous n’étions contre personne mais uniquement contre la domination, les injustices et les abus et que nous voulons tout simplement nous libérer des entraves du colonialisme avec toutes ses conséquences.
Ces injustices et ces abus, s’ils persistent malgré nos prestations répétées, seraient à la base du divorce éventuel de la Belgique et du Congo et des troubles sociaux que pourraient connaitre ce pays.
Le peuple congolais a droit à son indépendance au même titre que les autres peuples du globe. C’est un droit fondamental naturel et sacré qu’aucune doctrine ne peut lui disputer, aucune puissance lui arracher. C’est également en vertu de ce droit qu’il décidera lui-même des limitations de détail à consentir dans l’exercice de l’indépendance, pour son propre bien, pour celui de ses membres ou celui de tout l’ensemble humain. C’est aussi en vertu de ce droit que le Congo déterminera librement les rapports qui le lieront à la Belgique.
L’indépendance effective dans l’interdépendance des nations libres, la libération totale du Congo de toute forme de tutelle, voilà ce à quoi aspire notre peuple, et c’est cela qu’il appartient au patriote sincère de proclamer au grand jour. Ce serait une honte , une grande honte pour les habitants de ce pays - et surtout pour l’administration belge - qu’en cette époque où la conscience universelle condamne la domination d’un peuple par un autre, le Congo soit encore maintenu sous le régime d’un empire colonial.
L’œuvre de colonisation entreprise par la Belgique au Congo doit être limitée dans le temps et dans l’espace. A notre avis, cette limite est largement atteinte.
Nous voulons nous libérer pour collaborer avec la Belgique dans la liberté, l’égalité et la dignité. La collaboration n’est pas possible dans les rapports de sujétion. Les congolais doivent jouir immédiatement et pleinement de l’exercice des libertés fondamentales et de tous les droits politiques, administratifs, privés et civils.
Nous n’excluons pas qu’après avoir obtenu notre indépendance, une collaboration confiante, fructueuse et durable s’établisse entre le Congo et la Belgique ou entre les habitants noirs et blancs de ce pays. Les Belges, comme tout autre habitant étranger, continueront à résider au Congo. Mais cette collaboration ne sera possible que si la Belgique comprend dès maintenant les aspirations du peuple congolais à la dignité et à la liberté, et si elle ne retarde pas outre mesure sa libération en consentant volontairement à mettre fin au régime colonialiste.
L’indépendance que nous réclamons au nom de la paix ne doit pas non plus être considérée par la Belgique comme un cadeau mais au contraire, il s’agit de la jouissance d’un droit que le peuple congolais avait perdu.
Nous reconnaissons à sa juste valeur la contribution que la Belgique, les Belges et les étrangers ont apporté pour l’épanouissement du Congo. Le progrès réalisé ici dans le domaine économique et social surpasse - comme nous l’avons constaté de nos propres yeux - celui de certains pays. Mais là où le bât blesse c’est que le gouvernement belge a négligé l’émancipation politique des Congolais, et la promotion de la femme noire. Notre pays connaît, en ce domaine, un retard considérable, lorsque des pays moins développés que le nôtre, jouissent déjà - ou sont en voie de jouir - de leur liberté.
C’est ce retard que nous voulons combler aujourd’hui sans tarder. Nous regrettons la tendance de l’administration belge qui veut faire des congolais ce qu’elle veut qu’ils soient et non ce que ces derniers veulent être. Nous regrettons également cette politique qui consiste à n’accorder aux congolais que les droits que le gouvernement consent de leur octroyer au compte goutte, comme une aumône et non les droits légitimes que les nationaux réclament.
Nous regrettons aussi l’autre tendance qui considère comme meneur, anti-blanc ou xénophobe, tout Africain qui condamne les injustices et les abus dont son peuple est victime.
Les nationalistes européens et occidentaux ont-ils agi autrement dans leur lutte pour l’indépendance de leurs pays respectifs ? Qu’on nous le dise.
Ces arguments qu’on lance à tous ceux qui combattent pour la liberté, sont aussi pour nous des manœuvres d’intimidation.
D’autre part, la notion de la souveraineté belge au Congo doit également disparaitre du vocabulaire colonial. Le Congo n’est pas propriété belge ; c’est un pays comme tout autre qui doit jouir de la souveraineté comme la Belgique jouit de la sienne.
L’État congolais sera basé sur l’égalité, la solidarité et la fraternité de tous les congolais.
Nous constatons avec satisfaction que les résolutions de la conférence coïncident avec les vues de notre mouvement.
À titre tout à fait subsidiaire nous nous élevons contre l’information parue dans la presse et selon laquelle la conférence s’est clôturée dans la confusion.
Cette information qui constitue pour nous une manœuvre de sabotage à l’égard de la conférence est loin d’être conforme à la vérité. Au contraire, la conférence s’est terminée à la satisfaction et la grande joie de toutes les délégations.
Mesdames et Messieurs, comme vous le voyez, l’Afrique est irrésistiblement engagée, pour sa libération, dans une lutte sans merci contre les colonisateurs. A nos compatriotes de se joindre à nous afin de servir plus efficacement la cause nationale et de réaliser la volonté d’un peuple qui veut se libérer des chaînes du paternalisme et du colonialisme.
Il faut que le peuple congolais cesse de s’endormir et d’attendre notre indépendance et notre liberté.
Le Congo est notre patrie. C’est notre devoir de rendre cette patrie plus grande et plus belle.
Pour conclure, nous vous invitons à crier avec nous : vive le Congo, vive le Mouvement National. »




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