Lutte pour une véritable émancipation des masses opprimées en Afrique, quand le peuple comprendra...
Lutte pour une véritable émancipation des masses opprimées en Afrique,
quand le peuple comprendra
L’impérialiste a toujours su trouver un qualificatif à connotation péjorative pour discréditer et aller en guerre contre les dirigeants politiques indociles. Pendant les guerres d’indépendance, tout leader politique qui portait un projet social pour son peuple était taxé de « communiste ».
Voici ce que dit Patrice Lumumba à ce sujet :
« Les puissances qui nous combattent ou qui combattent mon gouvernement, sous le prétexte fallacieux d’anticommunisme, cachent en réalité leurs véritables intentions. Ces puissances européennes ne veulent avoir de sympathies que pour des dirigeants africains qui sont à leur remorque et qui trompent leur peuple. Certaines de ces puissances ne conçoivent leur présence au Congo ou en Afrique que dans la mesure où ils savent exploiter au maximum leurs richesses par le truchement de quelques dirigeants corrompus. » Chants du Congo indépendant, ultime discours de Patrice Lumumba (JV Lierde, 1963 : 394-398)
Et, beaucoup de nationalistes y ont laissé leur vie à commencer par Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobe et tant d’autres.
Il arrive cependant qu’après l’effondrement du bloc de l’Est qui portait le communisme, l’Ouest capitaliste qui n’avait plus d’adversaire idéologique doive, pour perpétuer l’impérialisme, se trouver de nouveaux ennemis et pourquoi pas, en créer s’il n’en existe pas.
Alors, de nouveaux slogans sont trouvés : démocratie, droits de l’homme, corruption … S’agissant de leur démocratie, voici ce que Martin Luther King en dit :
« Democracy is the greatest form of government to my mind that man has ever conceived, but the weakness is that we have never touched it. Isn’t it true that we have often taken necessities from the masses to give luxuries to the classes ? Isn't it true that we have often in our democracy trampled over individuals and races with the iron feet of oppression ? Isn't it true that through our Western powers we have perpetuated colonialism and imperialism? »Martin Luther King, (Loving your ennemies ; November 17, 1957, Dexter Avenue Baptist Church, Montgomery, Alabama.)
Toutes choses qui sont plus que d’actualité aujourd’hui. Et, tout pouvoir qui veut se libérer du joug de l’impérialisme néocolonial est qualifié de dictateur, corrompu, non-respectueux des droits de l’homme.
Ceci, à certains égards, peut s’avérer vrai. Mais là où le peuple est manipulé, c’est que : d’abord, c’est l’impérialiste qui, depuis les indépendances, porte au pouvoir la plupart de ces dirigeants politiques ou les accrédite. Cela se fait très souvent sur fond de très lourdes pertes en vies humaines.
Ensuite, c’est l’impériale qui définit les règles du jeu. Et, aussi longtemps que dure l’amour sur fond de pillage entre l’occident et le pouvoir en place, les ONG et leurs mentors restent aveugles, sourds et muets, malgré les revendications et les plaintes du peuple.
Le divorce survient uniquement lorsque le dirigeant politique veut remettre en cause le joug néocolonial ou diversifier ses partenaires commerciaux, pour enfin servir son peuple. C’est alors que l’impérialiste découvre : ses faits de corruption qui parfois ont servi à financer des campagnes présidentielles en occident ; ses crimes qui pour la plupart ont été commis avec l’appui militaire et stratégique de l’occident pendant la conquête du pouvoir ; sa dictature ; son âge ; sa longévité au pouvoir ; ses multiples révisions de la constitution, ses manipulations du code électoral…
Alors, depuis les officines impérialistes, on peut orchestrer des « campagnes humanitaristes » qui ont pour seul but : déloger le « nouveau dictateur » et installer un « président reconnu par la communauté internationale » ; entendez un nègre de service.
Cette forme de corruption, Patrice Lumumba la dénonce en ces termes :
« Cette politique de corruption qui consiste à qualifier de communiste tout dirigeant incorruptible et de pro-occidental tout dirigeant traitre à sa patrie doit être combattue…. La manœuvre des impérialistes consiste à maintenir le système colonial au Congo et à changer simplement d’acteurs comme dans une pièce de théâtre, c’est-à-dire à mettre à la place des colonialistes belges des néo-colonialistes que l’on peut manœuvrer à volonté. Voilà ce que veulent les impérialistes si l’on veut obtenir leur bénédiction et leur soutien. » Chants du Congo indépendant, ultime discours de Patrice Lumumba (JV Lierde, 1963 : 394-398)
Quand le comprendra t-il, ce peuple qui est psalmodié par tous les acteurs politiques, y compris l’impérialiste ?
Mass Agugu Manjule
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