Impérialisme néo-colonial en Afrique et complicités internes, les hommes politiques se rappellent-ils que d’autres avant eux ont payé de leur vie le prix de nos indépendances ?
Impérialisme néo-colonial en Afrique et complicités internes, les hommes politiques se rappellent-ils que d’autres avant eux ont payé de leur vie le prix de nos indépendances ?
Quand on voit le spectacle désolant qu’offrent certains de nos présidents et opposants, on se demande bien s’ils savent que les pays africains ont conquis leurs indépendances – même factices – de haute lutte ; « Une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang », dit Patrice Lumumba (1).
Et, nous devrions en être, poursuit-il : « fiers jusqu’au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage qui nous était imposé par la force. » (2)
Cette fierté, où est-elle donc, quand après 60 années d’indépendance, le président d’un Etat africain va à Paris, Londres, Berlin, Washington … demander l’avis sur la gouvernance de son pays ou rendre compte des travaux avec ses homologues ? Où est-elle, cette fierté, quand un opposant est porté à la présidence de son pays par une armée impérialiste ? Cette fierté, où est-elle, quand un dirigeant politique d’un Etat africain indépendant croit que, pour se faire élire président de son pays, il doit recevoir l’onction de l’Occident ? Cette fierté, où est-elle quand après 60 années d’indépendance, nos pays n’ont pas conquis leur souveraineté monétaire ? Où est-elle, cette fierté, quand nos pays n’ont même pas connu un début d’industrialisation de leurs économies ? Peut-on parler de fierté dans des pays où les systèmes d’éducation et de santé sont pour la plupart délabrés ? Peut-on parler de fierté quand des pays aussi potentiellement riches ne disposent pas d’infrastructures ?
De fierté, il n’y a en aucune, ni pour les peuples qui veulent jouir aussi bien de leurs richesses que de leur souveraineté, ni pour les martyres de nos indépendances dont la mémoire et les sacrifices ont été trahis, ni pour ces présidents eux-mêmes car, ce dont l’histoire retiendra d’eux, c’est d’avoir bradé nos indépendances et nos richesses pour leurs intérêts égoïstes.
Et, c’est en vain que Patrice Lumumba les a exhortés à faire de chacune de nos date d’indépendance « une date illustre » qu’ils devront garder « ineffaçablement gravée » dans leurs cœurs pour en enseigner « avec fierté la signification » à leurs « enfants, pour que ceux-ci à leur tour fassent connaître à leurs fils et à leurs petits-fils l’histoire glorieuse de notre lutte pour la liberté. » (3)
Peine perdue. Nos indépendances nous ont été volées. Et, aussi longtemps que perdurera le cirque, l’Afrique ne se libèrera pas du joug impérialiste qui s’est aujourd’hui mué en système néocolonial.
Mass Agugu Manjule
Mass-Agugu-Manjule.blogspot.com
(1) - (2) - (3) Patrice Lumumba30 juin 1960, discours proclamation indépendance du Congo.
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